Confidences pour confidences .

Pour quelles injustices es-tu descendu dans la rue ou descendrais-tu?

P.P. : Je suis descendu pour le “NO A LA GUERRA” (“NON À LA GUERRE”), et je descendrais pour n'importe quelle chose dont je crois qu'elle va à l'encontre des droits de l'homme. Celle à laquelle je n'irai pas celle est organisée par certaines associations - notamment catholiques - pour exprimer son désaccord à la loi autorisant le mariage des homosexuels.

Que penses-tu de la loi sur le mariage homosexuel votée en Espagne?

Ce que j'en pense? Qu'il était temps qu'elle arrive. Je crois que l'on a, pendant trop longtemps, manqué de respect à cette communauté.

Ca te gêne que certains garçons te regardent avec désir?

P.P. : Pourquoi est-ce que ça me gênerait?

Comment as-tu débuté dans le monde de la musique et de la danse?

P.P. : Dans la danse, parce qu'une compagnie de danse et de théâtre de Málaga m'a appellé alors que j'étudiais encore à l'Ecole d'art dramatique. Et dans la musique, parce qu'en plus de chanter depuis ma naissance, les comédies musicales comme Grease, Rent et La Belle et la bête m'ont donné envie de m'y consacrer.

Qu'est-ce qui est venu en premier, la musique ou l'interprétation?

P.P. : L'interprétation. Je jouais au volley-ball et j'aimais faire du sport, mais un ami m'a dit d'aller à l'atelier théâtre de l'université. J'ai débarqué un jour, je suis monté sur scène, j'ai commencé à faire l'idiot et le directeur à été emballé par ma fraîcheur. Finalement j'ai laissé tomber l'université et le sport pour m'inscrire en Art Dramatique.

A 21 ans, tu as quitté Malaga et tu es venu jusqu'à Madrid. Ca été une décision mûrie?

P.P. : Dans ma vie presque tout ce que je fais, je le fais quand mon coeur me dit "Maintenant". J'avais fait suffisamment de choses à Málaga au théâtre. J'avais également travaillé à la télévision andalouse, Canal Sur. Je sentais que je devais bouger, et j'ai décidé qu'il était temps de chercher d'autres horizons. J'ai bossé tout un été dans un parc d'attraction, (plus précisément dans le Passage de la terreur), j'ai économisé de l'argent et en septembre 1997, j'ai pris mes valises et je suis parti. Dès le départ, je me suis senti à l'aise à Madrid. C'est une ville très accueillante pour ceux qui viennent de l'extérieur, et comme il y a énormément de monde qui n'est pas d'ici, tout le monde est gentil avec son prochain. .

La seule chose que je voulais quand j'ai débarqué à Madrid (et que je continue à vouloir aujourd'hui) c'était de pouvoir travailler dans ce qui me plaisait, qui est de jouer et de chanter. Quelque chose de suffisamment simple pour pouvoir en vivre. Ce qui se passe, c'est qu'ensuite, à mesure que tu atteins de petits objectifs, tu en demandes un tout petit peu plus. Si on n'est pas exigeant avec soi-même, eh bien ce n'est pas bon !!! parce qu'on stagne. En plus, le fait d'y aller pas à pas m'a aidé à savoir où je suis à chaque instant.

Comment analyses-tu la situation du cinéma espagnol?

P.P. : Je crois que tant que nous ne réussirons pas à avoir le contrôle des salles, le cinéma américain continuera à accaparer les écrans. Je crois que le gouvernement devrait adopter une loi de quotas beaucoup plus élevés que les actuels.

Quels sont l'acteur et l'actrice que tu respectes le plus? Et qu'est-ce que te plaît chez eux?

P.P. : Javier Bardem, parce qu'il a un aplomb hallucinant devant la caméra et une créativité qui frôle le surhumain. Et comme actrice... Carmen Maura. Je suis très content qu'elle revienne au cinéma, de nouveau avec Almodovar dans Volver Et Lola Dueñas (NDT : elle joue une marchande dans 20 cm et a participé à la chorégraphie de Piel Canela-I Only Wanna Be With You dans ce même film; on peut également la retrouver dans Volver, le dernier film de P. Almodovar), qui, hormis être une merveilleuse actrice, est une excellente personne.

Te contenterais-tu d'avoir une carrière commerciale comme Antonio Banderas, ou serais-tu, au contraire plutôt un acteur de caractère comme Fernando Rey (NDT : grand acteur espagnol, aujourd'hui décédé, rendu célèbre par son interprétation - au cinéma - de Don Quichotte de la Manche)?

P.P. : Je crois qu'avoir une carrière commerciale ce n'est pas s'en contenter c'est se décider pour quelque chose de concret. Moi, dans mon cas, je pense à travailler, à continuer à bosser là-dedans et attendre un événement (déterminant). J'ignore ce qu'il en sera de ma carrière mais j'espère ne jamais arrêter de travailler.

Aspires-tu à avoir simultanément une carrière musicale et une carrière cinématographique,
comme Cher, Jennifer López, Jane Birkin, Franck Sinatra ou plus récemment Vanessa Paradis?

P.P. : En vérité, oui. Je serais enchanté de pouvoir concilier les deux choses, même si dans ce pays ce n'est habituellement pas bien vu.

Aux Etats-Unis, les acteurs latinos sont très à la mode. Penses-tu à conquérir Hollywood ? Et si oui, serais-tu disposé à payer le prix pour jouer dans de “mauvais” films?

P.P. : Je ne meurs pas d'envie d'arriver à Hollywood. Je crois que c'est une possibilité qui existe mais qui ne s'est pas encore présentée à moi. Je ne dis pas “Fontaine, je ne boirai jamais de ton eau”, mais j'espère que je n'aurai jamais à faire ce genre de films.

Sincèrement, tu crois que tu es un acteur?

P.P. : C'est à ça que je me suis préparé. Oui, je me considère acteur.

Dans ta facette d'acteur, y-a-t-il un rôle tabou que tu n'interprèteras jamais?

P.P. : Non, je crois qu'alors je ne serais pas un bon acteur. On ne doit pas avoir peur de se confronter aux rôles. Le problème de la case, dans laquelle aussi bien les producteurs que le public ont l'habitude de nous mettre, est suffisant.

T'est-il arrivé qu'on te fasse des propositions indécentes pour arriver à ce niveau de ta carrière?

P.P. : Non. J'ai eu la chance d'arriver là où j'en suis en passant des castings.

Ferais-tu n'importe quoi pour une chance en or?

P.P. : Non. Je crois que la concurrence fait partie de notre vie quotidienne. Ce dont je suis certain, c'est que si pour obtenir quelque chose je dois baiser la gueule à quelqu'un, alors c'est sûr que je n'y arriverai pas. Si je devais faire quelque chose que je ne veux pas faire, ce ne serait pas une chance en or

A quoi es-tu prêt à renoncer pour atteindre ton objectif professionnel?

P.P. Je crois que j'ai déjà renoncé à beaucoup de choses pour atteindre ces objectifs. ça fait un moment que j'ai décidé que ma vie passerait en premier et qu'ensuite viendrait mon travail.

Tu te sens un produit télévisé?

P.P. : Non. Quand on a travaillé depuis ces 12 dernières années aussi bien au théâtre, au cinéma, qu'à la télévision, je crois qu'on n'est pas un produit. On est le produit d'une carrière.

Après être monté si rapidement, tu ne crois pas que tu peux tomber de la même façon? Est-ce que tu as peur de ça?

P.P. : Je ne crois pas que je sois monté rapidement. Arriver là où j'en suis m'a pris 12 ans et je crois qu'il me reste encore beaucoup à faire. Je ne sais pas si ce sera à ce même niveau, mais en revanche, ce que je crois c'est qu'il me reste beaucoup de rôles à interpréter.

Merci à Queenny