Interview pour l'hebdomadaire " Diez Minutos "

Depuis que la série “Un paso adelante” ("Un, Dos, Tres") l'a propulsé vers la célébrité, Pablo Puyol a dû se réinventer en tant qu'acteur et en tant que chanteur. Une tâche loin d'être simple dans laquelle il est plongé depuis plusieurs années et qui commence à porter ses fruits.

Après plusieurs films, il remonte sur scène avec l'une des comédies musicales les plus anciennes de l'entreprise Disney, “La Bella y la Bestia” (La Belle et la Bête), qui sera lancée le 4 octobre à Madrid au Teatro Coliseum. Un projet dans lequel aussi bien lui que le reste des acteurs ont placé beaucoup d'espoir.

Vous revenez avec une comédie musicale dans laquelle vous aviez déjà travaillé (remplaçant alors Manuel Banderas), ce qui suppose "un pas en avant", n'est-ce pas ?

C'est une comédie musicale magique, parce que nous avons tous grandi en voyant "La Belle et la Bête", une histoire qui attire l'attention et dans laquelle j'interprète Gaston, un personnage très amusant, égocentrique et égoiste qui pense que tout tourne autour de lui.

Et bien sûr, vous ne ressemblez en rien à lui ?

Non, non, en rien. Cette pièce est pour moi un excellent défi. Je sens que j'ai davantage de responsabilité. En étant davantage connu, les gens viennent voir comment tu le fais, si tu le fais bien ou non.

Avec la série “Un paso adelante” ("Un, Dos, Tres") vous avez vécu les bons côtés de la célébrité, mais aussi ses offres.

Le plus dur a été de s'habituer à ce que tout monde me reconnaisse, m'arrête dans la rue, et pourtant c'est ce qui peut arriver de mieux à un acteur, qu'on le reconnaisse pour son travail. Pour le spectateur tu es quelqu'un de sa famille, parce que tu t'intalles dans son salon, et bien que toi tu ne les connaisses pas, eux,si, te connaissent.

C'est le prix à payer ?

Je suppose que oui, et le mieux c'est de l'assumer. Je suis reconnaissant de pouvoir profiter pleinement de cette profession.

Bon nombre de vos collègues croient que la célébrité est impérissable et ça finit par les détruire. Comment se protéger de ce phénomène ?

Quand tout le monde te dit que tu es le meilleur, c'est compliqué. C'est pourquoi il est bon de penser qui il y a toujours quelqu'un de meilleur que toi. Moi j'ai eu la chance que la popularité m'attrape à 26 ans, mais si elle t'attrape plus jeune, il est facile qu'elle te déloge.

Sauf que vous vous avez la tête sur les épaules.

Je crois que le secret réside dans le fait d'avoir une éducation correcte : savoir que tu n'es ni si merveilleux ni si stupide, que tout est relatif. Il faut être être cohérent dans ce qu'on fait.

Dans le film “Chuecatown”, vous avez travaillé avec Concha Velasco. Comment était l'expérience ?

Hallucinante. Travailler avec des gens qui savent tant de choses, qui ont tant vécu m'a beaucoup servi. Sur le tournage, je m'asseyais pour les écouter, pour les regarder travailler. Mais le plus gratifiant c'est qu'eux se démenaient pour que nous, les jeunes, nous sentions à l'aise dans ce que nous étions en train de faire.

La dernière fois que nous nous sommes vus, vous m'avez dit que le plus important pour vous était de vous sentir bien avec les gens qui vous entouraient. Vous pensez toujours la même chose ?

Toujours la même chose. Quand quelqu'un fait cette profession il doit penser qu'il ne va pas toujours être dans les meilleurs projets, c'est pourquoi il faut jouir pleinement de ce que tu fais et te laisser porter par ce que cette profession a de bon.

Comment est votre vie en dehors de la scène ?

Très tranquille. J'aime être à la maison, avec mes amis, ma famille. Je n'ai pas pour habitude d'aller dans des fêtes. Après cette entrevue (interview), je vais aller répéter au théâtre, je terminerai vers minuit et immédiatement après je vais aller dormir parce qu'à 8 heures je dois me lever pour monter à cheval.

Etes-vous un bon cavalier ?

Je suis en train d'apprendre parce que j'en ai besoin pour mon prochain film sur le règne de Philippe II d'Espagne, “La conjura de El Escorial”, réalisé par Antonio del Real. Je dois également apprendre à manier l'épée, mais j'en suis ravi.

Vous voulez dire que vous n'avez pas pris de vacances ?

Non, mais je m'en moque. Les périodes d'arrêt que j'ai eues m'ont suffi. Maintenant je veux travailler, même si je n'ai pas une heure de libre.

Partagez-vous la vie de quelqu'un ?

Je ne suis pas amoureux, mais j'ai la chance que mes amis et ma famille comblent la partie émotionelle. Pour ce qui est de la partie sexuelle, je m'en arrange comme je peux.

Vous ne tombez pas facilement amoureux ?

Si, mais ce qu'il y a c'est que, avec moi, les relations durent très peu.

A qui la faute ?

Je dois avoir un blocage par là. Je crois que je suis très exigeant, parce qu'il n'y a aucune fille qui parvient à me combler suffisamment. Mais je suis très bien comme ça, centré sur mon travail, et puis je suppose que ça viendra.

Et si ça ne vient pas ?

Je resterai célibataire. Ce n'est pas grave.

En plus d'être acteur, vous chantez très bien. Comment cela s'est-il passé avec votre premier disque en solitaire ?

Ici en Espagne, il n'a pratiquement pas marché, mais en France oui. Là-bas ils nous connaissent beaucoup à cause de la série. Mais, en vérité, je suis sorti assez désenchanté de la musique : en Espagne, le monde de la musique est très vicié (pollué).

Par la faute de qui ?

Ce sont les radios qui décident si ton disque entre dans les playlists ou pas. A moi on a été jusqu'à me dire que si mon disque avait été plus facile à écouter, ils m'auraient mis sur toutes les playlists. Moi je fais la musique qui me plaît, mais à la radio tu entends toujours les mêmes : quatre groupes et d'anciennes chansons qui passent en boucle.

Et tout ça par intérêt commercial ou spécifique ?

Je ne sais pas. La réalité est que les maisons de disques ne peuvent ou ne veulent pas prendre de risques. Il n'y a pas non plus de programmes pour les chanteurs ou de programmes d'où sortent des chanteurs.

Vous voyez une possible solution dans un proche horizon ?

Il manque des lois qui protègent la propriété intellectuelle, mais contrôler Internet est compliqué. Je ne vois pas de solution à court terme.

Le cinéma espagnol n'est pas non plus au mieux.

Je crois que c'est de la faute de l'industrie. En Espagne, on fait beaucoup de critique sociale et peu de cinéma populaire, qui, lui, marche toujours bien.

Peut-être manque-t-on de moyens humains ?

Non. Il y a un niveau impressionnant. Mais il faut se donner cette chance qui nous permettra de développer nos attitudes, qu'elles soient comiques ou dramatiques.

Avec quel réalisateur aimeriez-vous travailler ?

Avec Julio Medem, Ramón Salazar, Juan Flahn ou avec Alejandro Amenábar.

Et avec Almodóvar ?

Je crois qu'il est meilleur pour diriger des actrices, mais si il m'appelle j'en serai ravi.

Y-a-t-il un rêve que vous aimeriez réaliser ?

J'aimerais chanter de l'opéra. J'étudie le chant depuis un moment et j'ai la voix davantage faite.

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui débutent ?

De faire ce que leur dicte leur coeur.


INTERVIEW BY SON SITE OFFICIEL !