Interview " Zitus Madrid "

L'acteur et chanteur Pablo Puyol ne pouvait pas mieux clore l'année 2007 : il est revenu à la spécialité qui lui a permis, il y a dix ans, de naître en tant qu'artiste, grâce à la comédie musicale "La Bella y la Bestia", qui se joue au Teatro Coliseum de Madrid ; il vient de terminer le tournage d'un film, et il est plongé dans la préparation d'une série télévisée.

Que demander de plus?

La comédie musicale est une spécialité pour laquelle j'ai beaucoup de tendresse parce qu'elle m'a énormément apporté. Ca a été mon premier travail dans la capitale et elle m'a ouvert les portes d'un genre qui me semble très compliqué parce qu'il combine aussi bien l'interprétation que le chant et la danse. Mais c'est un genre merveilleux.

Tu avais déjà participé à "La Bella y la Bestia". Ca se ressemble?

Non, en rien. Ce nouveau montage est très différent du précédent, quant au concept. Bien que les chansons et l'histoire soient les mêmes, on a fait prendre un virage radical aux personnages, pour les rendre plus matûres et faire en sorte que le public plus adulte puisse s'identifier à eux.

Comment Gaston, ton personnage, est-il?

Gastón est égocentrique, égotiste, égoiste (en fait tout ce qui commence par ego peut le définir). Il est aux antipodes des autres personnages, qui ont tous, même si c'est au plus profond d'eux-mêmes, de grandes qualités. Lui, son seul atout c'est un physique impressionnant comparé aux autres, mais il est vide à l'intérieur.

Y a-t-il une similitude quelconque entre Gastón et Pablo?

Sincèrement j'espère que non. Je crois que ce sont mes amis qui devraient répondre à cette question, mais je pense que je ne suis pas comme ça, et que j'ai une idée de moi-meme assez proche de la réalité, sinon je ne vous raconte pas le désastre, ah ah ah.

C'était l'un de tes contes préférés?

Petit, Disney n'était pas trop mon truc, mais par contre, je crois qu'il délivre un message qui est, aujourd'hui plus que jamais, très important. Nous vivons dans une société dans laquelle seuls la beauté et le physique comptent et où on n'accorde aucune importance à ce qui a vraiment de la valeur, à savoir ce que les gens peuvent partager.

Quels souvenirs gardes-tu de ton enfance à Málaga?

J'ai eu la chance d'avoir une très belle enfance. Je descendais jouer au football avec mes voisins. J’avais beaucoup de cousins de mon âge avec lesquels j’allais au collège, ce qui fait que nous étions très unis. Donc, à part une ou deux bagarres sans importance, j’ai eu une enfance heureuse.

Comment est Pablo Puyol?

Pablo Puyol est une personne très casanière. J’adore être avec ma famille et mes amis, c’est grâce à eux que je ne me perds pas dans ce tourbillon que peut devenir le travail. Durant mon temps libre, j’adore faire du sport, de la plongée sous-marine, du snowboard, du volleyball, du basketball, en fait, tout ce qui est lié à l’exercice physique me plaît. Bien sûr, j’aime aussi le cinéma et le théâtre et profiter d’un bon livre, ou encore aller à la plage un jour de relâche.

Tu étais préparé au boom qu’ont été la série, puis ensuite le groupe UPA Dance?

Personne n’est préparé à quelque chose comme ça. Aucune école ne t’enseigne quoi faire quand tout le monde te connaît, t’arrête dans la rue, te dit de tout, aussi bien des choses gentilles que des insultes. C’est très difficile à gérer, surtout si tu es timide, comme c’est le cas pour moi. Mais on apprend et on finit par contrôler ce genre de situations. C’est une époque que je me remémore avec un mélange de sensations : d’un côté, ça été merveilleux sur bien des points, mais d’un autre, ça a aussi été terriblement difficile. Ca a duré trois ans.

Tu viens de terminer le tournage du film "La conjura de el Escorial", réalisé par Antonio del Real.

Ca a été une expérience merveilleuse. Faire un film d’époque est très amusant. Il m‘a fallu apprendre à monter à cheval et à manier l’épée, étant donné que j’avais des scènes d’action et quelques duels à l’épée. J’ai profité de l’interprétation et de tout ce qui entourait le film. C’est un luxe, et un plaisir de travailler sous les ordres d’Antonio del Real, et de partager des scènes avec des acteurs et des actrices de la taille de Julia Ormond, Jason Isaac ou Jurgen Prochnow.

Tu as toujours dit que dans le monde du cinéma le plus important était de ne pas être impatient…

Au cinéma, il faut attendre. Aussi bien pendant le tournage, où on attend toujours beaucoup, parce que ça va à un rythme beaucoup plus lent, que quand tu es chez toi, à la maison, à attendre qu’on t’appelle pour te proposer un rôle. L’impatience ne peut que te faire commettre une erreur, dans un cas comme dans l’autre.

Pour en revenir à la comédie musicale, quel a été l’accueil du public ?

Impressionnant. Nous avions un peu peur parce que la première version avait été vue par plus d’un million de personnes. Mais c’est plein tous les jours, et quand on voit les gens sortir du théâtre heureux parce ils ont passé un très bon moment pendant le spectacle, ça nous rassure et nous rend fiers de faire partie de la comédie musicale.

Quel bilan ferais-tu de l’année 2007?

Pour moi, ça a été une année toute en contrastes. J’ai vécu la première partie de l’année, angoissé à l’idée de ne pas savoir ce que j’allais faire, et à attendre un appel qui me donnerait du travail. Et ensuite, durant la seconde partie de l’année, ça a été tout le contraire : j’ai commencé dans "La Bella y la Bestia", on m’a appelé pour "La conjura de el Escorial", et actuellement je prépare une nouvelle série pour la télévision. Alors le bilan est très positif.

Et qu’attends-tu de 2008?

Pour 2008, je demande la santé pour mes proches et du travail pour moi. Pas grand-chose, juste de pouvoir continuer à travailler, parce que pour moi c’est tout un luxe de pouvoir jouir de mon métier.

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